En roue libre 1500.
Violaine Sallenave
La vivacité du citron se fond dans la bergamote, et la vanille apporte sa fraîcheur matinale…
– Auteur inconnu
D’abord le blanc, comme toujours la peur du vide, ce vide béant qui pousse à remplir des pages; une fois caché, bien dissimulé, il prend une autre valeur, tonalité blanc jaune, jaune d’œuf et blanc cassé. C’est celui du marbre, une sculpture blanche traitée comme un antidote au dessin, un dessin en creux, auquel il ne resterait que le tracé. Le rhinocéros de Marianne Plo est la première pierre de l’édifice à la gloire du dessin qui dans toute son énormité, montre son incapacité à se suffire.
Vert, la couleur la plus présente dans la nature, mais quelle nature ? Sa teinte chlorophylle irradié n’est ici qu’un ersatz de nature.
Elle serait la porteuse d’échec et d’infortune. La couleur de l’intelligence inquiétante de la « génération spontanée ». Serpent et dragon sont des géants verts, qui ponctuent les scènes de leur présence malfaisante.
Ce vert contre nature, est une pollution qui se diffuse et qui attaque l’ordre paisible des personnages et des objets.
Tout ce qui brille n’est pas de l’or, or il y a le rouge. Or et rouge, serait le signe du luxe. Le grand chic des becs d’oiseaux qui sied si bien à leur plumage. Or, d’armure des Argonautes et leurs plumes rouges aussi.
Le rouge à lèvres et les cheveux d’or agissent d’un raffinement fastueux ou par goût de l’ostentation. Par opposition aux facteurs ne relevant que de la stricte nécessité, rouge et or sont les feux follets révélateurs d’une préciosité destructrice. Et puis on fait le noir, noir opaque et impénétrable. D’une efficacité implacable, il est le chemin du calme et de l’absolu… pas la peine de vous faire un dessin.