Elsa Brès sonde, arpente, glane, observe. Et puis, elle explore avec la caméra, met en perspective, construit des récits.
Avec ses films polyphoniques, elle dresse une cartographie sensible des territoires qu’elle habite. Dans son processus de travail, la recherche en histoire, sociologie, géographie lui permet d’ancrer ses récits dans un passé plus ou moins éloigné, d’où elle extrait des histoires oubliées de résistances et de rébellions.
De ses études en architecture, Elsa Brès tient un regard rompu à l’observation de l’aménagement des paysages socio-naturels : le delta du Mississippi, une cité balnéaire du Nord de la France, un canal abandonné, les forêts et villages des Cévennes, ces paysages portent en eux les stigmates de l’exploitation industrielle, commerciale, touristique ou agricole. Mais c’est par le vivant qu’elle tisse sa narration, et les protagonistes de ses films (humains et plus qu’humains) nous montrent une autre manière d’habiter et imaginer des mondes, à partir du territoire où nous demeurons et que nous avons le pouvoir de transformer.