Objets à supplément d'âme
2019
Vues d'exposition à l'Adresse du Printemps de Septembre, Toulouse, dans le cadre du lancement du festival Let us reflet de la Chapelle St Jacques, Centre d’art contemporain à Saint-Gaudens
Photo Lucas Charrier
Telle une salle d’attente recueillant le taquin* du film, cet espace provisoire accueille les objets, costumes, images, peintures ayant servi, de près ou de loin, pour les besoins du film. Bocal d’activations, ces éléments font vivre le film pendant et après son tournage. Un scénario permanent et en perpétuel changement. Cet espace est composé d’objets en transition, pensé comme une réserve de formes activées ou désactivées à l’image des poupées russes.
DES OBJETS À SUPPLÉMENT D’ÂME
Ces objets, issus du processus de fabrication du film Un ciel couleur laser rose fuschia, ont une présence autonome.
Ils affirment un récit à l’intérieur du récit.
Nous avons fait le choix, dés le départ, de les présenter dans le cadre d’une exposition classique, protocole singulier mais idéal à la construction mentale de ce projet. La hiérarchie de monstration parle ici de peinture, de sculpture, d’objets et d’installation, puis induit les modalités de présentation du film. Il s’agit de les faire exister hors des images. Ces objets parlent de l’avant, du pendant et de l’après du film. Un jeu de va-et-vient est activé entre les dessins, le film et les objets. Réinvestis par les images cinématographiques, les objets parlent de situations extraites d’un autre contexte, le film. Activés comme « accessoires », accompagnateurs de personnages et de situations, ils supportent une narration chargée de ce supplément d’âme qui nous parlent des choses. Ces objets ont donc une double parole, ils oscillent entre forme narrative à regarder et compagnon d’actions et de dialogues pour le film.
Valérie du Chéné et Régis Pinault, extrait
* Taquin : teaser
© Adagp, Paris