L’invisible, le ressenti, la (dés)apparition sont autant de motifs adoptés par Paul Maheke comme manières de percevoir et de connaître singulières, empruntées à des savoirs ésotériques, spirituels, occultes et à des cultures longtemps marginalisées. Ces manières récusent le savoir occidental, basé traditionnellement sur la connaissance rationnelle, sur la vision et le texte et interrogent les systèmes hégémoniques à l’œuvre derrière ces savoirs.
Paul Maheke se plaît au brouillage des frontières : entre ce qui est visible et qui ne l’est pas, entre le centre et la périphérie, entre les identités culturelles ou de genre. Son travail se lit dans l’entre-deux, les strates, dans les éléments à première vue disparates qu’il manipule et fait dialoguer dans ses projets.
Cette complexité se retrouve d’ailleurs dans les multiples médiums pratiqués par l’artiste, de la performance au dessin, de la danse à l’installation, à la vidéo et dans les formes de création fluides souvent ouvertes à la collaboration avec d’autres artistes (danseurs, DJ, musiciens…).
Par-dessus tout, la figure du fantôme, être immatériel reliant le passé, le présent et le futur, incarne dans le travail de Paul Maheke l’effacement et parle de la présence et de l’absence de ce récits et ces corps marginalisés par la colonisation.

Artistes, écrivain·es, philosophes, auteur·ices

Audre Lorde, Judith Butler, Édouard Glissant, Patrick Chamoiseau, Elsa Dorlin, bell hooks, Fred Moten, Louis Chaude-Sokei, Astrida Neimanis

Gestes

Dessiner, danser, mettre en vibration, mettre en lumière, obscurcir, chorégraphier

Mots-clés

Embodiment, incarnation, performance, corps, fantômes, installation, identité, informe, multiplicité, affects

Citations

« The space of our lack is also the space of possibility», bell hooks, All About Love, 2019