Qu’il soit mené à travers la vidéo, la photographie, l’installation, le texte ou le son, le travail de Béatrice Utrilla interroge le statut de l’image, et les relations entre l’individu et la société contemporaine. Les images que l’artiste manie, puisées dans ses vastes archives personnelles, ou dénichées et retravaillées comme des ready-made, explorent un univers à la fois intime, familier, banal - et en même temps étrange.
Les plantes d’apparat, mais aussi celles qui ornent les hall d’entrée des immeubles, les motifs fleuris qui envahissent les papiers peints, les portraits de pin-up et des call girl constituent un imaginaire hétérogène où le vernaculaire jouxte le savant.
Dans ses photographies, vidéos, installations, le motif, notamment végétal, revient ponctuellement, et souvent en dialogue avec l’architecture, dans les allers-retours qui articulent son travail au fil des années et dont les étapes peuvent être lues dans les expositions, toujours abordées comme un territoire d’expérimentation inédit.
Sujet conventionnel de la peinture classique, source d’inspiration dans les arts décoratifs, la fleur est aussi souvent associée à l’idée de beauté et, par son statut d’ornement, au rôle qui a été traditionnellement attribué à la femme - dans les arts et la société.
Béatrice Utrilla tisse un dialogue constant entre espace d’exposition et espace mental, depuis les premières installations jusqu’aux travaux plus récents.