Le regard de Sam Krack s’insinue dans les détails insignifiants du quotidien : les photographies sans prétention des constats d’assurance ou des petites annonces d’objets d’occasion, les espaces domestiques où s’accumulent nos pacotilles sans importance, témoins de la société de consommation.
À l’immédiateté du flux d’images (et de marchandises) propre à ce monde hyper-connecté, il oppose la lenteur de la fabrication artistique - peinture à l’huile, gravure, sculpture en faïence ou marbre - et son pouvoir de sacralisation, capable de transfigurer la banalité en objets désirables.
La reproduction hyperréaliste du monde et sa mise en abime va de pair avec une forme de tautologie qui dialogue ouvertement avec l’art conceptuel, pourtant teintée d’une ironie étrangère aux artistes de ce courant.
Cet humour exprime également une forme de tendresse que l’artiste nourrit pour ces événements ordinaires et à la fois absurdes, et qu’il soumet à son public, pour interroger son rapport au monde et revendiquer finalement une nouvelle attention au réel et à sa représentation.