Trilogie Akousma

Le Trilogie Akousma est aujourd’hui composé de trois œuvres : un film Akousma Partie I, un livre d’artiste et une série de 36 dessins originaux internet Akousma Partie II ainsi qu’un film Akousma Partie III.

d’un corps, à travers les murs d’un autre, la trajectoire d’une rumeur insondable

Akousma est une trilogie transmédia explorant des processus de traduction et d’interprétation entre plusieurs disciplines telles que la parapsychologie, le dessin, la danse et le cinéma. Les trois parties établissent une chaîne de collaborations dans laquelle chaque personne sollicitée devient un agent récepteur-transmetteur de la mémoire d’un lieu étroitement liée aux femmes et à leur enfermement.

Évoquant l’idée d’un art total, l’œuvre prend son origine dans l’expérience collective d’une enquête paranormale vécue durant deux nuits avec La Nuit du Chasseur (Recherches sur l’invisible), une équipe de chasseuses de fantômes, au sein du bâtiment abritant aujourd’hui le Centre Chorégraphique National de Montpellier, en janvier 2020.

Chaque partie propose une transcription et une attention singulière à cette expérience. La Partie I est un film expérimental tourné en caméra subjective retraçant l’enquête durant laquelle l’histoire du lieu se révèle peu à peu. Jouant sur la tension psychologique et l’imagination des spectateur·ice·s, plutôt que sur les effets spéciaux, ce long métrage oscille entre le documentaire et la fiction.

La Partie II est un livre d’artiste conçu selon la forme d’un dossier d’archives. Il contient trois livrets correspondant aux trois actes du premier film dans lesquels les paroles et les sons de celui-ci sont retranscrits. Des dessins réalisés sur des images de documents liés au lieu, issus des archives départementales de l’Hérault, viennent ponctuer le texte et étendre son imaginaire.

Tournée dans la salle de spectacle du centre chorégraphique, la Partie III est un court-métrage de fiction imaginé à partir du livre d’artiste, se transformant alors en une partition à jouer. A la frontière de l’absurde, le film est une incursion dans la boîte crânienne d’un personnage soumis à des phénomènes paranormaux. Coincé entre le monde des vivants et celui des morts, l’unique protagoniste tente de rentrer en communication avec de potentielles présences dans l’espoir d’une réponse qui l’aiderait à sortir de sa hantise.

Akousma instaure une sorte d’exorcisme d’un lieu chargé dont chaque collaborateur·rice agit en tant que soignant·e. La trilogie exerce un aller-retour entre un bâtiment et son dehors mettant en jeu le psychisme de ses occupant.e.s et leur interaction avec celui-ci. Ses différentes traductions et interprétations de l’expérience initiale soulèvent également la question de l’unicité de l’œuvre et de création individuelle, accentuant ainsi le choix de se laisser guider et traverser par l’Autre.