Main fantôme (et autres contact sur mur)

C’est dans le quartier ouvrier et populaire d’Ajuda à Lisbonne que j’ai tout d’abord arrêté mon attention sur le fait que des gens essuient leurs mains salies sur les murs, produisant des traces que j’aime photographier. J’ai continué à collecter ce genre de traces à Montpellier, aux abords du chantier de la nouvelle ligne de tram, puis à nouveau à Lisbonne. L’impression des images dans un format propre à chacune restitue les traces dans une taille proche de l’échelle 1. Ce travail fait référence à des notions telles que l’usage de la rue, l’art non intentionnel, le travail ouvrier, la main positive et la “dé-situation”.

Ces premières images pourraient être le début d’une plus longue série, peu importe la provenance de celles à venir, et donner lieu à une recherche et une production motivée par la qualité de texture que pourrait apporter des procédés anciens et artisanaux par rapport à un tirage numérique. Photogravure sur polymère, construction de matrices de gravure à base d’enduit, monotype sur gaufrage, la production qui en découlera concerne des petits formats en photogravure et des grands formats en gravure (tirages à partir de matrices et monotypes sur gaufrages). Elle apporterai une évolution vers des résultats plus plastiques, s’inspirant du geste spontané pris pour sujet. Ces techniques au croisement de la photographie, de l’empreinte et de la gravure, restitueraient dans les images la matérialité du mur et du geste sur cette surface.