Dessins

2012

Techniques mixtes sur papier
Dimensions variables

3 
Une tornade menaçante à l’horizon jouxte le premier plan de deux jambes humaines. L’une d’elles est brisée à l’aine, sa partie manquante en suspens est un visage sur une jambe de bois où pousse une jeune branche bourgeonnante. The last twist indique qu’il s’agit de la dernière danse et augure menace et espoir pour l’homme comme pour la nature.

5
C’est un corps debout de face, dont on ne voit que le ventre et les cuisses ; vêtu d’une culotte montante noire, ornée d’ailettes en éventail sur lesquelles sont inscrits des noms de cinéastes. Quelques plumes se détachent, tombant le long des cuisses. Les noms Taylor et Brando sont inscrits dans l’espace. La culotte laisse apparaître le bas-ventre par une découpe à travers laquelle un visage féminin sophistiqué nous regarde. C’est une image sur le spectacle de la dissimulation et du dévoilement de la personnalité de l’acteur et son érotisation. Je rends aussi un hommage aux cinéastes que j’apprécie.



Il s’agit de deux têtes de face reliées l’une à l’autre. L’une est humaine les yeux révulsés dans leurs orbites et orientés vers le sommet de la tête afin d’y apercevoir deux gélules en l’air oscillant d’un côté et de l’autre de la tête et disposées à l’emplacement que pourraient y prendre deux cornes, deux oreilles ou deux antennes. Du nez et de la bouche s’écoule une matière ligneuse qui s’affine en un fuseau relié à une tête pelote semblant se moquer de la situation inconfortable vécu par la tête humaine. Peut-être est-ce la métaphore de la dépendance médicamenteuse ou bien de la sécrétion d’une connaissance malveillante qui menace de se retourner contre soi.


7
C’est un oiseau dont on ne voit que la tête de face, ses yeux au beurre noir sont deux cercles de brume ou de fumée. De son bec coule une goutte noire. Il tient dans son bec une plume dont l’aube et les barbules forment un corps humain en apesanteur. À l’autre bout du bec, comme un balancier en déséquilibre, le calamus de la plume se prolonge, se tord et devient le sigle du dollar et la lettrine de Paloma blanca. C’est en référence à la colombe de la paix par Picasso tenant un brin d’olivier. Ici, l’oiseau est malmené, touché en plein vol. Est-ce une goutte de sang ou de pétrole qui s’écoule de son bec ? Le poids du profit semble déséquilibrer le balancier au dépend de l’humain qui ne pèse pas lourd.


8
C’est un hommage facétieux à Anish Kapoor, à Marc Chagall et à Robert Morris. “Humilité et service minimum… Et tralala Roupka”


9
C’est une tête mi-humaine mi-animale en très gros plan avec ses deux petites pattes levées. Son regard clair aux paupières lourdes et flétries, orienté hors champ est désespéré, angoissé et craintif. Ces narines sont dilatées, deux très grosses et très longues incisives dont les lignes pourraient tracer une bouche muette identifie l’animal comme un lapin ou bien un ragondin. Il est écrit À Albrecht Dürer, peau de lapin. C’est parce dans mon esprit se superposent les yeux globuleux du dessin de sa mère Barbara Dürer avec ceux du lièvre à l’Albertina à Vienne.


10
Il s’agit de deux fragments de corps à la peau recouverte de courbes de niveaux topographiques, flottant en apesanteur sur le blanc du papier. Des corps comme des îlots à la dérive devenus territoires occupés, annexés, isolés. C’est la métaphore de l’espoir compromis du corps comme dernier espace de liberté, en référence à la reconnaissance faciale biométrique comme au corps du migrant.

V. L.

4, 2012, pierre noire sur papier, 65 x 50 cm

7, 2012, pierre noire sur papier, 65 x 50 cm

8, 2012, pierre noire sur papier, 65 x 50 cm

3, 2012, pierre noire et pastel sec sur papier, 65 x 50 cm

5, 2012, mine de plomb sur papier, 65 x 50 cm

9, 2012, pierre noire sur papier, 65 x 50 cm

12, 2012, pierre noire sur papier, 65 x 50 cm

11, 2012, pierre noire sur papier, 65 x 50 cm

13, 2012, pierre noire sur papier, 65 x 50 cm

10, 2012, pierre noire sur papier, 65 x 50 cm

6, 2012, pierre noire sur papier, 65 x 50 cm