Caravane 316

Les situations mises en image sur cette caravane sont entre mise en garde et espoir, à leur paroxysme. Elles mêlent le comique au dramatique en de fulgurantes allégories aussi déroutantes que des rêves. Le recours à des formes anthropomorphes m’a permis d’essayer de susciter de l’empathie envers cette nature malmenée et de lui prêter des émotions et des sentiments, telle une pensée animiste.

Dans ces symboles et ces allégories, on peut y décrypter les conséquences des erreurs passées qui affectent autant l’humain que son environnement qu’il s’agisse de la mutation génétique du végétale pour des besoins de rendement, de l’éloignement de l’humain d’avec son contact avec la nature, du manque d’eau et des risques d’incendie et un appel à l’écologie.

Des penseurs ont questionné notre rapport au monde. Entre l’opposition de « la juste mesure » des Grecs anciens et la quête de l’illimité des Modernes, la maîtrise de soi avec Aristote et celle de la nature comme sobriété originelle avec Rousseau, l’insatiable insatisfaction évoquée par Emile Durkheim, la consommation aliénante décrite par Herbert Marcuse, l’élan vers l’illimité questionné par Ivan Illich, le réservoir des possibles observé par Aurélien Barrau, le retour à l’innocence primitive prôné par David Thoreau, tous éveillent une urgente prise de conscience et une adaptation proactive.

V.L.