Les Chroniques du garage
2024
Installation vidéo
Vidéo en boucle sur téléviseur 16:9, vues 3D générées via le moteur du jeu vidéo Les Sims 4, tapis, coussins, lampe en céramique, meuble bas, table basse, canapé, télécommande, album photo et clé USB
Musiques Mall Rat, Martinis for Two et Now What? de Jerry Martin
240 x 330 x 150 cm
22 min 8 sec
Produit par le BBB centre d’art, Toulouse et La Maison d’en face, La Prétière
Maxime Callen vous guide dans la reconstitution virtuelle qu’il a faite de son quartier d’enfance dans Les Sims. À travers l’histoire impudique qu’il raconte, il dresse le portrait des membres de sa famille, et de leurs querelles polarisées autour du garage, l’entreprise familiale fondée par son grand-père.
C’est dans le cadre familial de La maison d’en face, résidence artistique dans le Doubs, que Maxime Callen a initié l’écriture des Chroniques du garage. Constituées de trois chapitres écrits chaque année alors qu’il allait dans cette maison en tant qu’organisateur, ces chroniques racontent son quartier d’enfance. Au fil de l’histoire dévoilée à l’occasion de lectures publiques, comme celle qu’il réalisera au BBB centre d’art le prochain 19 juillet, une projection donne à voir les lieux évoqués dans une reconstitution faite dans le jeu vidéo Les Sims 4.
« Un nouveau type social allait naître dans la tour, une personnalité nouvelle, plus détachée, peu accessible à l’émotion, imperméable aux pressions psychologiques de la vie parcellaire. »
– James Graham Ballard, The Urban Disaster Trilogy,
« Si je n’ai pas vécu dans une résidence fermée par définition, le quartier dans lequel j’ai grandi en avait tout l’air. Enclavé entre deux routes nationales et le gigantesque parking d’une usine de camions frigorifiques, cet espace n’avait rien à envier au Wisteria Lane de Desperate Housewives avec ses gazons bien tondus, ses haies bien taillées et ses maisons bien entretenues. Ce quartier propret, constitué de trois maisons dans lesquelles vivaient uniquement les membres de ma famille, n’en avait pas moins un vrai goût pour les drames. En dépit des apparences, se jouaient ici les rivalités, jalousies et faux-semblants que je décidai en 2019 de relater dans le premier chapitre des Chroniques du garage. Mais en cherchant à raconter les faits, je constatais à quel point il est illusoire de vouloir coucher une forme de vérité sur le papier. Victime de ma subjectivité, de l’approximation de ma mémoire d’enfant ainsi que du tri opéré dans mes souvenirs pour donner du sens à mon récit familial, je prenais conscience des travers de l’autofiction et décidais d’assumer la subjectivité de mon récit voire même de donner à mon histoire une forme d’invraisemblance,
par jeu certainement, par pudeur aussi sûrement. » – Maxime Callen
Extrait du carton d’invitation au finissage de l’exposition collective Ça improvise du réel de Léa Besson, commissaire, BBB centre d’art, Toulouse