Trombia

Le projet Trombia s’inscrit dans une continuité de recherches initiée en 2021 lors de la première résidence de recherche de l’artiste au Cube Independant Art Room à Rabat, Maroc.
Marion Mounic questionne le rôle de ménagère socialement assigné aux femmes, s’interroge sur la valeur de la cuisine entre lieu de contrainte ou lieu d’émancipation. Elle s’intéresse à cette sphère domestique comme espace et aux mouvements qui s’y apparentent. « Comme la cocotte minute, ces femmes tournent sur elles mêmes dans leur cuisine à la manière d’une danse soufie réservée aux hommes ; pour moi c’est une forme de résistance ».
Sa démarche l’amène ensuite à un espace collectif dominé par les hommes, celui d’un atelier céramique où l’on fabrique des plats de cuisine. « J’observe ces hommes dans leurs ateliers pour essayer de comprendre ce qui précède cette danse quotidienne quasi féminine et je me rends compte qu’eux aussi, d’une certaine manière, tournent, pas sur eux mêmes, mais ils font tourner les pièces en terre. En fin de journée, les céramistes empilent les chapeaux de tajine en sens inverse ; même si ces chapeaux sont statiques, ils conservent la trace de la main qui a tourné l’objet, ce qui donne l’impression qu’ils tournent encore. J’y vois des toupies. »
L’artiste est également intéressée à l’esthétique des foyers traditionnels marocains qui façonnent le visuel quotidien, en l’occurrence les objets en bois : ustensiles de cuisine, plats et table à manger. Dans cette dynamique, Marion Mounic a continué ses recherches dans un atelier de menuiserie, où les artisans y tournent le bois.

Yasmine Mechbal, cordinatrice des projets et des résidences, Le Cube independent art room, Rabat, Maroc