Les Hôtes

[…] il y a la volonté de pratiquer des creux où s’asseoir, de la place pour un ou plusieurs corps. Que ce soit des sculptures qui permettent l’expérience de la rencontre avec l’arbre. Les assises, les dossiers, les accoudoirs forment aussi des corps, des corps abstraits, des corps qui accueillent d’autres corps. Le jardin est un genre de sanctuaire. Les arbres qui le peuplent vivent au contact des générations d’usagers et de jardiniers, c’est le lieu où la rencontre s’opère. Il est aussi une parabole, celle d’un espace clos dont l’humanité a la charge : le jardin planétaire. Aborder cette matière, en ces lieux, cela n’a rien d’anodin. Nous nous y sommes mis avec humilité. Pour parler de notre manière de travailler, nous disons souvent que le faire, la fabrication, guide les formes et la réflexion. Travailler avec cet arbre, et dans le contexte du jardin, a engendré ces formes, fait surgir mille sensations et mille pensées. Ainsi, quelque part, grâce à ces six reliques, cet arbre, ce sequoia géant âgé de plus de 120 ans perdure, sous une forme nouvelle, que nous avons voulu à la fois collective et intime.


Texte extrait du discours d’inauguration de l’installation par les artistes