Faire revenir les fantômes
2024
Vue de l'exposition
Galerie du Philosophe, Carla-Bayle
Le paganisme a laissé des traces perceptibles dans les cultures populaires Pyrénéennes. Durant des siècles, le moindre fait sortant des normes de la vie quotidienne s’interprétait comme un signe du ciel ou du diable, selon les croyances à chasser tantôt la maladie, les orages ou les mauvaises récoltes. Nos ancêtres vivaient dans un autre monde ou l’invisible pouvait agir sur le quotidien.
Du panthéon pyrénéen ne subsistent plus en effet que ces diables, esprits, fées, feux follets, géants, loups-garous, croque-mitaine, chasseurs maudits et créatures de cauchemar qui n’ont de cesse de surprendre les vivants pour les terroriser. Autant d’être mythique dérivant des divinités secondaires datant d’avant le christianisme et qui ont fini par se folkloriser dans les multiples contes et légendes de la tradition populaire.
Les dernières manifestations de l’antique paganisme des montagnes se sont incarnées dans la sorcellerie, avec ces plantes magiques ses invocations secrètes, révélant de la poésie qui a enchanté le monde durant des millénaires.
Faire revenir les fantômes, c’est invoquer aujourd’hui ces génies disparus ou cachés, attendant peut-être d’exister à nouveau pour le meilleur comme pour le pire.
C’est procéder la magie des campagnes, invoquer des traumatismes personnels et collectifs du passé et du présent, c’est conjurer des peurs d’enfants et celles à venir et enfin, c’est aussi fantasmer des mondes jamais connus, comme un voyage dans le temps, au travers de folklores et de la fantaisie.
Extrait de la présentation de l’exposition, Galerie du Philosophe, Carla-Bayle
© Adagp, Paris