Narcisse avait une sœur
2023
Performance
Miroirs, autel bouddhiste, Buddhist altar, vestments and red carpet
35 min
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Performed
2024 : Lighting technician Lorita Perrot, as part of the festival [ frasq ]#16, rencontre de la performance, Le Générateur, Gentilly, France, invited by Anne Dreyfus
2023 : as part part of Laura Molton's solo show remonter les rivières, Maison Salvan, Labège, France
According to the Greek myth of Narcissus, not the most famous version, but the one recounted by Pausanias who count that: Narcissus had a twin sister who he loved much, and when the young girl died, mad with grief, he went every day near a spring to find in his own reflection the features of his sister.
This performance revives the gesture of a child who, to imitate his parent, puts his feet in shoes that are too big. In the same way, by gently and lovingly putting on my late father’s clothes, I try to rediscover his attitudes, his posture, the feel of his plump belly. In the depths of my body’s memory, I search for a precious fragment, the presence of my father, I look for his gaze, his breathing, a sound.
It seems he is looking for me too.
Le ronflement
Enfant, j’ai toujours entendu le ronflement de mon père.
Il a accompagné toutes mes nuits et toutes mes journées lorsqu’il faisait la sieste à la maison.
C’est un repère familier qui m’a bercé et rassuré,
le signe flagrant du souffle, de la vie et du rêve.
Une présence sonore que j’ai ressentie et qui m’a guidé dans la pénombre.
Au bruit du ronflement, je me savais chez moi, entre les murs de la maison.
C’est un son doux et chaud qui m’effleure,
il me berce et m’endort facilement.
Je vois encore le torse de mon père se déployer,
comme le va-et-vient des vagues sur la plage,
et la bourrasque du vent marin qui gronde.
Je ne l’entends plus et il me manque,
parfois j’oublie même à quel point c’était présent.
C’est un son précieux et fragile, qui est maintenant enfoui.
Mais l’inattendu survient parfois,
le ronflement d’un autre me parvient aux oreilles,
d’un inconnu ou d’un ami à la respiration vibrante.
Ce son me transporte à travers l’espace-temps, le moment s’étire à l’infini.
L’impression d’une langue paternelle.
Extract from Les petites mémoires