Radeau

Les empreintes obtenues grâce à la technique du carreau de ciment directement sur le sol du BBB centre d’art révèlent subtilement la mémoire du lieu. Le mélange de poudre de marbre, ciment et pigment, appliqué directement au sol (et pas sur une plaque de Plexiglas), capture rigoureusement chaque impureté, résidu et aspérité de la surface, dans un jeu presque enfantin de miroir entre la forme et son empreinte.
À l’encontre de l’esthétique inaltérée et figée du white cube, ce sont les irrégularités du sol de l’espace d’exposition qui dictent le motif de la pièce.

Entre objet post-apocalyptique, image robinsonienne, réminiscence diluvienne, le radeau constitue l’un des axes de l’exposition, se dressant dans l’espace comme une vigie.
Réalisé selon la technique des carreaux de ciment, chère à Lucie Laflorentie, sur un support en polystyrène, récupéré dans un chantier du quartier, il en est une déclinaison monumentale, prouesse expérimentale et technique, rendu possible grâce au concours de l’ensemble du groupe.
Les motifs dessinent un paysage insaisissable, flottant, déluge somme toute apaisant.


Stefania Meazza, extraits du texte de présentation de l’exposition.