Mappemonde
2005-2014
Impacts de marteau sur mur
Dimensions variables en fonction du contexte
Mappemonde est une œuvre en perpétuel recommencement. Sans cesse, son sens et sa forme sont relancés, en fonction des lieux qui l’accueillent.
En reproduisant une carte, Jean Denant éventre une paroi vierge pour venir y inscrire, à coups de marteau, les contours du Monde. Une cartographie se forme, à mesure que l’artiste lui donne corps par le geste. Sous nos yeux, se reconstruit le Monde, s’installent les frontières.
Initialement présentée dans le cadre du Musée de l’Homme, Mappemonde rentre en résonance avec le lieu qui l’accueille. C’est là la force de cette œuvre qui, venant s’incruster dans les murs des espaces d’exposition, se fond avec le cadre et revient à l’origine de la construction (du Monde, mais aussi du bâtiment). Architecture et histoire fusionnent. Réalisée in situ, la pièce originale Mappemonde peut être inlassablement réactivée, ne faisant plus qu’un avec le lieu, avec son histoire.
Ainsi, ce geste fort pratiqué dans un musée en cours de rénovation est un rappel de la poétique du chantier, motif récurrent dans le travail de Jean Denant. L’action de l’artiste mue le chantier en installation, invitant à réinvestir le site, à poétiser le quotidien du monde du bâtiment. Par ce travail physique, l’artiste « martèle » au sens propre comme au sens figuré la présence de l’Homme. Les coups portés sur le support (mur ou autre) rappellent à la fois le travail de la matière et le labeur humain : matière première et gestes primaires sont enfin réunis. (…)
Solène Bertrand, extrait