Mais il y a ce lieu qui nous maintient

2019

Vues de l'exposition collective Mais il y a ce lieu qui nous maintient
Mécènes du Sud Montpellier-Sète-Béziers, Montpellier
Commissaire Mathieu Kleyebe Abonnenc

Dans un de ses textes fondamentaux, L’Atlantique noir, modernité et double conscience, qui s’emploie à définir cette « formation interculturelle et transnationale » qu’il nomme l’Atlantique noir, le sociologue anglais Paul Gilroy constate que la culture politique noire, influencée par ses origines européennes, avait toujours relié l’identité aux racines (roots), ou à l’enracinement. Pour définir plus précisément la particularité des diasporas nées de la conquête de l’Amérique, puis du déplacement forcé de millions de femmes et d’hommes lors du commerce triangulaire, il suggère une approche différente, qui lierait l’identité́ à des routes, dans un processus fait de déplacements, de mouvements et de médiations.

Si le texte de Paul Gilroy s’inscrit dans un espace culturel et politique spécifique, cette transformation réciproque des racines en routes peut néanmoins nous aider à interroger la pratique d’artistes qui créent, enseignent, cultivent, marchent et habitent dans une région, en essayant de manifester la complexité des identités qui se construisent et se tiennent là.

L’exposition tente de rendre visible l’oscillation entre enracinement et errance, en traçant des continuités tant historiques qu’affectives qui permettent de d’imaginer une identité qui échapperait aux constructions idéologiques du roman national.


Extrait de la présentation de l’exposition collective par Mathieu Kleyebe Abonnenc, Mécènes du Sud Montpellier-Sète, Montpellier