À l'origine du projet

2018

Constellation d'artistes

Le 30 novembre 2018 à 22:43 - Emmanuel Simon à Keren Detton


Bonjour Keren,

Alors, après le premier mois d’observation je suis désormais dans une phase d’organisation, de logistique. Suite à mes deux points de fin de semaine avec mes interlocuteurs denaisiens et lillois j’ai lancé mes invitations aux artistes avec qui je souhaiterais travailler. J’ai contacté actuellement 14 personnes.

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Cet ensemble de personnes est partagé en deux groupes. Ils ne sont pas fermés et peuvent évoluer selon les réponses des uns et des autres. Je garde à l’esprit que toutes les prochaines réponses pourraient être négatives.

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La finalité de ce que nous montrerions dépend également de ces groupes. Je ne veux pas être un chef d’orchestre et toutes les décisions se prendront de manière collégiale. La réalisation finale se trouvera entre œuvres collaboratives et exposition collective.

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Concernant les groupes eux-mêmes, ils naissent de liens que j’ai pu faire entre différentes choses que j’ai vu. Que cela soit dans les écoles ou dans des expositions que j’ai visité ici depuis le début de la résidence. Ou encore dans le travail d’artistes que je suis depuis un moment. J’ai surnommé ces deux groupes “profondeur” et “réappropriation”.

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Concernant le groupe réappropriation :

Je pars d’une exposition que j’ai vu au CAPV au moment de la résidence : Vermeer or not Vermeer. C’est l’exposition/conférence qui fait que j’ai voulu revenir encore plus tôt que prévu de la “pause”. Un copiste, Mickael Leroy, réalise des copies de Vermeer et en expose cinq. Les élèves de Vincent Herlemont réalisent des dessins et gravures de Vermeer et l’ensemble est exposé avec Mickael Leroy. Certains dessins sont fait à la manière de Michael Lilin donc double réappropriation, celle de l’œuvre de Vermeer, par le biais du travail de Mickael Leroy, puis celle de l’œuvre de Michael Lilin.

Cette expo et les questions qu’elle soulève (réinterprétations d’œuvres d’autres artistes, place du sujet et de l’originalité etc) fait fortement écho à mes propres recherches et centres d’intérêt mais également au travail de plusieurs artistes que je suis : Jagna Ciuchta, Paolo Chiasera, Simon Feydieu, Emmanuelle Lainé, Gilles Elie. Le livre noir de Simon Feydieu, que j’ai découvert récemment en faisant des recherches sur son travail (en vue de l’intégrer à ce groupe), m’intéresse tout particulièrement. Il s’agit d’une édition dans laquelle celui-ci délivre des notices pour refaire toutes ses sculptures.

Il y a également cette exposition actuellement à la Piscine à Roubaix, Les tableaux fantômes de Bailleul. Ces histoires de copie/réappropriation me semblent en adéquation avec le contexte de résidence, dans des écoles d’arts plastiques où la copie peut être un moyen d’apprentissage. Un cadre où il peut être parfois difficile pour les élèves de sortir du sujet et d’avoir assez d’inspiration pour se lancer. Comme Colette qui réalise des copies d’œuvres qu’elle trouve sur internet tout en écrivant derrière son tableau “à la manière de …”. Ou Corine qui fait des peintures d’après les paysages de Richter tout en y ajoutant une phrase à la Magritte “ceci n’est pas un …”.


Le 28 septembre 2018 à 20:56 Emmanuel Simon à Marion Lebbe

Salut Marion,

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Aujourd’hui je t’ai citée en référence, j’étais aux Beaux-arts de Valenciennes pour voir la restitution d’une semaine de workshop sur la délégation. Un groupe d’étudiantes a fait une dictée aux premières années du coup je voulais savoir si tu avais une vidéo de tes dictées que je puisse leur montrer ? Et également que je puisse la voir moi-même d’ailleurs !


Consignes :

Titre : Dictée

L’exercice qui va suivre est une évaluation. Cette dernière comptera pour un ECTS dans votre premier semestre. Veuillez donc indiquer votre nom et prénom au verso de la feuille. 20 minutes vous seront accordés, prenez votre temps. Vous disposez d’un format prédéfini et d’un crayon gris. L’utilisation de la gomme est formellement interdite. Toute tricherie sera sanctionnée. Bon courage à vous.

1) Pliez plusieurs fois votre feuille
2) Dépliez votre feuille
3) Repassez les arrêtes de vos plis
4) Remplissez une partie de votre feuille
5) Créez un volume
6) Réalisez un mouvement en pointillés
7) Représentez ce bruit
8) Dessinez une forme
9) Répétez cette dernière afin de créer un motif 
10) Dessinez le vide entre vous et votre voisin 
11) Marquez un point final à cette composition


Mélissa Godbille, Léa Devenelle, Lucie Herlemont, Elisa Masson, Dictée, 2018, partition de la performance à l’École Supérieure d’art et de design de Valenciennes


Le 30 septembre 2018 à 20:18 Marion Lebbe à Emmanuel Simon

Salut Emmanuel,

(…)

J’ai commencé cette année (…) avec :


1) dictée à peindre, peinture issue du Cahier de dictées à peindre réalisée en avril par des étudiants, diplômés et profs des Beaux-arts ;


2) puis il y a eu souvenir d’un accrochage et le poster édité à l’occasion draw your own souvenir d’un accrochage — ici je te joins et le poster et une documentation avec les légendes précises qui n’étaient pas présentes avec la peinture, je t’ai laissé les noms parce que tu les connais mais sinon les peintures et leur auteurs ne sont jamais si bien référencés ;


3) et enfin écrire une image, deux peintures réalisées dans un village dans l’Aude avec ses habitants, enfants et adultes, qui datent de fin août.

Le principe est toujours le même, j’écris un texte qui décrit un accrochage d’œuvres, c’est une sorte de partition. Je propose à des personnes choisies une description d’œuvre chacun qu’ils ont le temps de lire, ils peuvent même se préparer à l’avance (croquis etc…). Ils les réalisent par la suite sur des fonds blancs teintés que j’ai peint au préalable sur le mur, comme des feuilles blanches. En peignant ces fonds blancs je compose « l’accrochage » sur le mur et le reste est confié aux peintres.

Vue de l’exposition de Mickael Leroy Vermeer or not Vermeer au Centre d’arts plastiques et visuels de Lille, 2018

Réalisation des jeunes élèves de Vincent Herlemont d’après Johannes Vermeer, L’art de la peinture, 1666

Réalisation des jeunes élèves de Vincent Herlemont d’après Johannes Vermeer, La jeune fille à la perle, 1666

Michael Lilin, King of infinite space, 2016, encre sur papier, dimensions variables

Affiche de l’exposition Les tableaux fantômes de Bailleul, La piscine, Roubaix, 2018-2019

Corine Caulier, Inspiration Richter, Ceci n’est pas un paysage, Ceci n’est pas un Richter, techniques mixtes, 2018

Mélissa Godbille, Léa Devenelle, Lucie Herlemont, Elisa Masson, Dictée, 2018, performance à l’École supérieure d’art et de design de Valenciennes

Marion Lebbe, Dictée à peindre, 2018, Mur #31, Institut supérieur des Arts et du Design de Toulouse

Marion Lebbe, Souvenir d’un accrochage, 2018, peinture murale collective, Lieu Commun artist run space, Toulouse

Marion Lebbe, Souvenir d’un accrochage, 2018, peinture murale collective, Lieu Commun artist run space, Toulouse

Marion Lebbe, Écrire une image, 2018, peinture murale collaborative réalisée d’après une partition, un texte décrivant un accrochage d’œuvres, dans le cadre de la résidence à Davejan, Aude, pour le festival de rencontres artistiques Vent d’août.