Rust never sleeps

2017

5 pointes sèches sur Plexiglass
50 x 65 cm
Tirages sur Magnani Revere Felt 360 gr
97 x 82 cm
Édition de 3 exemplaires
Collection FRAC Occitanie Montpellier

Regarder des murs accrochés sur des murs : ce qui pourrait s’apparenter à un voyeurisme ironique ouvre d’abord une porte de la perception fait d’entailles puis d’encre pour plonger de manière sensible, intuitive, dans l’univers de Kurt Cobain. Le résidu artistique de cinq photos des deux chambres de l’appartement de 140 m² occupé par Kurt Cobain et Courtney Love, enceinte de leur fille, dans le quartier cossu de Fairfax à Los Angeles entre 1991 et 1992, tags, seringues, cigarettes, emballages plastiques et détritus aléatoires éparpillés par un mode de vie erratique se retrouvent ainsi donnés à voir.
Ce choix opéré par Sylvain Fraysse de fixer ces témoignages objectifs, presque anecdotiques et totalement dépourvus de jugements est tout sauf innocent : au-delà du travail de la matière, il vient questionner le rapport à la mort – et à la vie – de l’artiste.
La présence de magazines musicaux (on devine la couverture de Rolling Stones et du fanzine Maximum Rock N Roll sous une pile de journaux) et des inscriptions murales lisibles des seul initiés (le groupe de punk Nation Of Ulysses, le nom de Gérard Cosloy, directeur des labels indépendants Homestead et Matador Records) témoignent de l’intégrité de Kurt Cobain et de son amour inconditionnel de la musique qui était partout, tout le temps dans sa vie. Mais à mesure que l’œil s’habitue à cet univers d’obsidienne, le contexte, les objets éparpillés et les dessins sur les murs importent peu.


Tanguy Blum, L’impression d’un regard, extrait du texte.

Lire le texte en entier.

© Adagp, Paris

Punk Rock 101, 2017, gravure sur placoplâtre à même la cimaise, 97 x 82 cm

Rust never sleeps, 2017, 5 pointes sèches sur Plexiglass, 97 x 82 cm, vue de Drawing Room 2017 pour la Galerie Vasistas, La Panacée, Montpellier