Monobloc (Salon de jardin)

2022 - 2023

Série de sculptures, peintures et installations

Salon de jardin (chaises), 2022, ensemble de 3 chaises en faïence blanche, 92 x 52 x 41 cm chacune

Sinistre, 2022, ensemble de 3 toiles, dimensions variables

Nouveau sinistre, 2023, ensemble de 2 toiles, dimensions variables et débris de chaise en polypropylène, dimensions variables

Les chaises en céramique de Sam krack prolongent sur le plan sculpturel le geste qu’il accomplit dans ses tableaux. S’il transpose en peinture des images sans qualité issues de sites marchands, les chiases en plastique qu’il reproduit appartiennent aussi au registre du banal. Leur forme commune s’accompagne d’un aspect industriel et bon marché. La céramique vient renverser ces caractéristiques, l’objet devient ainsi fragile et artisanal. Empilées l’une sur l’autre, ces trois chaises conservent néamoins une part de fonctionnalité de leur modèle.


Extrait de la notice du cartel pour l’exposition collective Après l’école, Musée Fabre, Montpellier


L’installation de Sam Krack qui forme Sinistre(s) manifeste avec malice cette quête d’éternel propre à la sacralisation de l’oeuvre d’art. Composée de deux chaises de jardin reproduites en faïence blanche, de débris en plastique d’une de ces mêmes chaises, ainsi que de cinq toiles, l’oeuvre est née d’un sinistre survenu sur une œuvre précédente, Monobloc (Salon de jardin), exposée dans un cadre muséal et détruite par un visiteur trompé par la transcription fidèle de l’objet réduit à sa fonction d’usage : l’installation détournait, en l’anoblissant dans un matériau fragile, l’une des assises les plus bon marché, standardisée, attribut par excellence d’une vie de campagne réduite à un morceau de jardin. Un renversement de l’oeuvre initiale s’opère à travers la reprise des débris de céramique en plastique, par lequel la chaise retourne à son matériau d’origine. Ce procédé, associé à la reproduction en peinture des photographies documentaires nécessaires aux constats d’assurance, en même temps qu’il mime les procédures de classement et de mémorisation administrative des évènements, témoigne d’un exercice temporel laborieux et lent, quasi absurde, de résistance artistique à la brièveté de la matière.


Extrait du texte de présentation de l’exposition collective Le temps est court par Maud Marron-Wojewodzki, lire le texte en entier ici


© Adagp, Paris