Chanter plus fort que la mer

En parcourant la Gaspésie cet été, je vis ce panneau “Chanter plus fort que la mer” et je me suis dit que c’était ça que je voulais faire. Je veux chanter pour rendre hommage à ce que nous détruisons, je veux lui donner ma force, mon soutien.

La performance se compose de deux parties : allongée sur un assemblage de sacs plastiques que j’ai cousu à la main, en guise de serviette de plage, je tente de chanter avec de l’eau dans la bouche. La seconde partie, la serviette devient une jupe où je chante une autre chanson au micro.

Des sacs plastiques en guise d’accessoire, de la serviette de plage à la robe de cantatrice; accompagnent cette tentation trop grande de chanter. Naviguer entre chanter faux et juste, le chant et la parole; la chanson populaire et l’opéra, que reste-t-il encore à dire, à écouter, à supporter.

“Chanter plus fort que la mer”, c’est retenir les larmes dans une seule bouche, c’est être face à nos débordements, c’est sortir la rage qu’on nous demande de noyer.

Ce n’est pas la mer à boire, je vous promets.