Paysages vivants

Par le biais de son site web, Documents d’artistes Occitanie œuvre pour dessiner une cartographie documentaire exigeante et singulière sur le travail des artistes des arts visuels en région Occitanie.
Cette mission - celle de tenter un portrait mouvant de la création artistique dans notre région - nous pousse à nous interroger sur le sens profond de l’ancrage des artistes à un territoire, artistes dont la pratique est par définition trans-frontalière, trans-disciplinaire et rétive à des catégorisations trop schématiques.
Le simple fait de résider en Occitanie - qui constitue par ailleurs un des critères de sélection pour les artistes du fonds documentaire - ne se réduit pas uniquement à un simple fait administratif, mais s’ouvre à des considérations d’ordre politique: une scène artistique - comme une communauté - est implicitement liée à la notion de collectif.
Mais alors, qu’est-ce qu’une scène artistique, des scènes artistiques? Qu’est-ce qui fait scène?

Plusieurs intervenant·es ont été invité·es à contribuer à cette réflexion lors d’un moment d’échange et de partage d’expériences:

- Marine Lang, déléguée générale de Mécènes du Sud Montpellier – Sète: en tant que co-commissaire, elle présentera Canal Royal, qui depuis 2020 a pour vocation de soutenir les artistes par l’accompagnement de nouvelles productions ou la diffusion d’un travail récent.
Né dans le sillage du premier déconfinement, Canal Royal est une manifestation hybride, énergique et intensive à travers plus d’une douzaine de projets par an, pour laquelle le Crac Occitanie et Mécènes du Sud Montpellier-Sète se sont associés. Canal Royal valorise et fait rayonner la scène artistique de la région Occitanie : tou·tes les artistes invité·es entretiennent un lien fort avec ce territoire, qu’il·elles y vivent ou que celui-ci inspire directement leur travail.

Christian Debize, directeur de l’École supérieure des Beaux-Arts de Nîmes : L’ésban a pour objectif principal de former les étudiant·es aux métiers de la création, de la production et de la transmission de l’art, mais aussi d’œuvrer à la démocratisation de la pratique artistique et à la diffusion de la création sur son territoire. Inscrite dans une logique de réseau grâce aux nombreux partenariats, l’ésban développe également des dispositifs de soutien à l’insertion et professionnalisation des diplômé·es.

David Coste, artiste et enseignant, basé à Toulouse:
La démarche de David Coste se déploie dans la convergence du dessin, de la photographie et de l’installation avec une oscillation constante entre réalité et fiction. Ces productions questionnent des paysages étranges modelés par l’homme pour et par les industries culturelles et touristiques.
Ses travaux ont fait l’objet d’expositions et de résidences en France et à l’étranger. David Coste enseigne l’image et la photographie à l’École supérieure d’art et de design des Pyrénées (Pau) depuis 2008 et est artiste-enseignant à l’Institut supérieur des arts de Toulouse Beaux-arts Spectacle vivant depuis 2011.

Martine Michard a dirigé de 2004 à 2021 la Maison des Arts Georges et Claude Pompidou, centre d’art contemporain et résidences internationales d’artistes, labellisée d’intérêt national, à Cajarc. Elle y a accompagné les recherches d’artistes émergent·es ou confirmé·es dans une relation pensée aux contextes et aux publics de l’art. Elle s’est donnée pour objet tout au long de ce parcours professionnel d’articuler la pertinence du regard des artistes à une réflexion sur les communs. Elle poursuit maintenant ce projet dans d’autres réseaux moins institutionnels.

Rahmouna Boutayeb et Caroline Chabrand, curatrices au MO.CO. Montpellier Contemporain: co-fondatrices du Bureau des Arts et Territoires en 2009, association qui soutient les artistes et met en place des projets au niveau local, national et européen, elles ont été commissaires d’exposition de la première édition de SOL ! - La biennale du territoire (MO.CO., 2021). Engagée par des visites d’ateliers et des rencontres, des recherches approfondies sur la scène artistique locale et une réflexion sur le rôle de l’institution culturelle envers sa communauté immédiate, la biennale a l’intention d’être aussi une plateforme de diffusion et de promotion nationale et internationale.