I'm innocent

L’imagerie que crée Virginie Loze par le dessin est peuplée de figures hybrides, de personnages étranges pris dans des situations limites. Ces succédanées d’individus aux expressions de tristesse, de passivité ou de colère, existent bel et bien dans une zone intangible, entre réalité et fiction. Comme des individus soumis au vertige de forces contradictoires issues d’une friction entre le réel et l’imaginaire. Jouant des codes de la caricature et de la bande dessinée un peu à la façon de Crumb ou d’Alain Séchas, le dessin de Virginie Loze est incisif et décapant. Anticipant depuis prés de dix ans la mode actuelle du dessin mental, l’œuvre exigeante et sans concession de Virginie Loze  est restée somme toute confidentielle, comme tapie dans l’ombre, en attente. Récemment, ce travail a connu un développement au potentiel étonnant avec l’association de la vidéo au dessin. C’est à l’Espace Croix Baragnon que Virginie Loze montrera une nouvelle série de travaux, entre pénombre et lumière.

Pascal Pique, communiqué de presse de l’exposition personnelle à l’Espace Croix Baragnon, dans le cadre de Vertiges, Festival Le Printemps de septembre 2005, Toulouse

Il s’agit de l’enregistrement sonore partiel des textes extraits de l’ensemble de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Les droits sont exprimés en langues étrangères. Les personnes qui citent les droits oralement les ont choisi selon leur identité nationale, leur sensibilité et leur préoccupation liées au pays en question. Certains droits ont été traduits en hollandais, en allemand, en anglais, en italien, en occitan, en quetchua, en aymara, en turc et en espagnol. 
Le dessin représenté remet en cause notre potentiel de citoyenneté notamment à l’énoncé des Droits de l’Homme. Je montre l’écartèlement entre la fraternité des hommes et leurs intérêts qu’ils soient de survie ou malintentionnés. Je représente le dilemme qui se pose à chacun à la sauvegarde de notre intégrité dans notre rôle social.

V. L.