Carnet rouge, dessins de la performance des clowns verts

Il est adossé contre un grand mur et l’attend
Elle arrive en portant dans les bras une cale en bois peinte en rose fuchsia
Elle s’avance vers lui - ils se sourient
Elle se retourne, regarde autour d’elle puis baisse les yeux vers le sol
Il passe devant elle et récupère une boule au sol et la transporte les bras en l’air pour la déposer au fond de la Chapelle
au même moment elle pose au sol la cale rose après lui avoir fait faire quelques tours
Elle rentre par la gauche dans les boites peintes
lui aussi mais par la droite
Ils se cherchent - ne se trouvent pas de suite
Elle arrive en premier devant le public et l’attend - il arrive - ils se sourient
Ils se retrouvent et déroulent délicatement une longue langue rouge
Ils plient les côtés, regardent la langue
Ils les déplient les côtés
Ils se penchent pour regarder sous la langue
Ils positionnent la cale sur la langue puis enfoncent la cale sous la langue
Ensuite elle s’accroupit au-dessus de la langue pour la dépoussiérer
Elle est très concentrée
Il part chercher un bâton coloré (le jaune) et revient et tente de jouer avec elle
Il la titille trois fois avec de grands gestes tel un jeune épagneul breton
Elle n’est pas très joueuse
car concentrée à retirer la poussière de la langue
Au bout de la troisième fois elle récupère le bâton coloré jaune
Il est déçu
Elle part à travers les boites peintes en passant par la porte des cactus
puis par celle du grands mur bleu nuit et cache le bâton derriere
Elle revient devant le public
Elle le regarde, baisse les yeux pour regarder la langue
et commence à la replier
Lui n’a pas bougé, il la regarde et repart vite chercher un autre bâton coloré (le rouge)
Il revient et la re titille une nouvelle fois avec le bâton
Elle joue à contre coeur (elle fait le dos rond et se tourne contre le public)
Au bout de la troisième fois, irritée
Elle lui reprend le bâton des mains et part vite le cacher
derrière le mur des cactus
Il est déçu et baisse ses épaules
Il commence sans intérêt à enrouler la langue

Après quelques secondes elle le rejoint pour l’aider à l’enrouler Ils sont contents de se retrouver à enrouler la langue
La calle reste au sol
Quand ils ont fini, elle lui attrape la langue enroulée des bras et part vite derrière pour la cacher derrière le mur bleu nuit

Il est étonné et fait quelques pas et s’avance vers l’emplacement du « morpion »
Elle revient satisfaite
Il lui esquisse un signe avec le bras levé
Elle le voit acquiesce et lui apporte un grand rouleau de papier blanc
où une grille noire est dessinée dessus
Ils positionnent le rouleau sur la barre en bois fixée en hauteur à travers le mur vert d’eau
Ils laissent tomber la feuille du rouleau au sol
Ils peaufinent le galbe que fait le rouleau
Ils se reculent
Ils regardent le rouleau de papier qui descend jusqu’au sol
Ils ont l’air content
Ils se regardent
Il part chercher la langue cachée derrière le grand mur bleu nuit
Elle attend et est soulagée et ravie de le revoir arriver avec la langue enroulée
Ils la déroulent lentement et replacent la cale
Ils rentrent dans la première boite et regardent le public à travers la fenêtre
Ils sont contents et sourient
Ils se baissent - on ne les voit plus et réapparaissent avec le drap du fantôme noir
Ils s’approchent de la rambarde et déplient le drap, le secouent, le replient d’une certaine façon et le balancent (en comptant 1, 2, 3 dans leur tête)
sur la rambarde devant le public
Ils font trois pas en arrière il commence à faire un saut en ouvrant les bras puis salue, puis elle fait la même chose
Ils regardent le public et s’en vont d’un pas décidé par la porte d’entrée en passant à travers le public.

Les clowns verts sont partis de la Chapelle après un silence les applaudissements commencent.

Valérie Mazouin