Dernière brise, l'horizon des évènements

Le travail de Guillhem Roubichou s’ancre dans les zones rurales post-industrielles. Il y collecte des matériaux de récupération et pratique le glanage d’objets issus de l’industrie qu’il transforme en sculpture ou en installation picturale. Guilhem Roubichou fait partie de ces artistes dont la pratique s’apparente au bricolage. Il détourne, déforme ou simplement récupère des objets, renouvelant ainsi le principe du ready-made inventé par Marcel Duchamp au début du vingtième siècle. Dans une démarche à la fois conservatrice et écologique, l’artiste offre ainsi une seconde vie à ces objets issus du monde productiviste contemporain. Le projet présenté aux Abattoirs recrée l’idée d’un paysage pictural, rassemblant des objets. Ici il s’inspire de son propre atelier dans une demarche où il convoque les sens. Jouant sur les odeurs prélevées dans des paysages qui lui sont familiers, il cherche à provoquer chez le visiteur une expérience sensorielle, à la fois intime et collective. Les matières souvent brutes sont aussi pleines d’une délicatesse conférée par leur expression olfactive. Immersive, l’installation qui joue également avec l’architecture du bâtiment, questionne la place de l’objet et du corps, dans un environnement de moins en moins habitable, abordant encore la place et du rôle de l’artiste comme acteur de la société.

Texte extrait du dossier de presse de Mezzanine Sud - Prix des Amis des Abattoirs, Les Abattoirs, Musée - Frac Occitanie Toulouse.