Nos pratiques en d'autres mains

Le 10 février 2020 à 23:32 - Hervé Sénant à Emmanuel Simon

Bonjour Emmanuel,

(…)

Sur ma suggestion - dans le cadre de genre 2030 - avec Valérie du Chéné nous avons invité Clément Rodzielski en workshop deuxième semaine de mars (du mardi au vendredi). Il est question d’expérimenter autre chose que la recherche d’un rapport de domination ou de compétition dans le lieu/ temps de l’exposition collective. Il s’agit d’un workshop mais qui constitue une étape de fond précieuse pour construire à la suite une exposition cherchant à déjouer de tels rapports de domination, où chacun se soucie de l’autre, de sa pratique, s’interroge sur comment en prendre soin. En outre il est question de suspension de rapports de hiérarchisation puisque des artistes de niveau de formation et de reconnaissance différents pourraient voisiner avec des étudiants ou de tous jeunes diplômés. Ta pratique va déjà dans ce sens, ta participation serait donc précieuse mais je suis persuadé que Clément saura inventer de quoi faire profitablement bouger chacun d’entre vous et donc vous stimuler. J’ai obtenu de l’école que tu puisse participer au ws. en revanche ni transport ni frais de séjour ne seront pris en charge.

Si une pratique devait être une île, que devient-elle lorsqu’y accoste un autre ou qu’elle échoue ailleurs en d’autres mains ? Ailleurs où l’écosystème est autre. Sans doute le travail grandit-il différemment. Libérés un temps du souci de soi, ce serait l’occasion d’observer ces métamorphoses.

Ainsi le bon plaisir de cet atelier pourrait être d’abord de se reposer de soi-même, d’essayer au maximum de moins nous préoccuper de notre travail, pratique, labeur quotidien pour passer la main, confier à l’autre d’en prendre soin et de faire ronde ensemble : de considérer concrètement le collectif qu’est genre 2030, ici élargi le temps de cet atelier de quelques jours.

La difficulté consistant souvent à commencer, nous vous proposons d’apporter chacun·e une forme de « trésor » ; ce peut être un objet, un discours, une pièce, un bout de matériel, pas nécessairement une « œuvre ». Une fois tous rassemblés, ils constitueront notre magot. Après inventaire, nous aviserons s’il convient de le cacher sur les rives de la Garonne ou d’en faire un autre usage.

Clément Rodzielski

Amanda amène une robe bleue cousue par sa grand-mère.

Sensible au lien d’Amanda avec sa grand-mère, Naomi les unit toutes les deux grâce à une chaise à roulettes sur laquelle est peint le visage d’Amanda, avec sa permission.

Laurent descend l’objet au Palais des arts et y réalise une performance.

Le tissus brillant et neuf a intéressé George qui réalise un petit costume à partir du bleu de travail amené par Thibault. Il transforme l’histoire de petite fille en histoire de petit garçon.

Romane conçoit la relation d’Amanda avec sa grand-mère comme une transmission. Elle la reproduit à l’identique et, de ce fait, apprend à coudre à Amanda. À partir du dessin du patron, une peinture sera réalisée, comme un lien avec Amanda.

Charlie donne la définition du mot Femme, issue du CNRTL (Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales).

Socheata a perforé le texte à l’infini créant ainsi de nombreux confettis.

Socheata, Romane, Hsing-Fu, Diane et Alizée font une installation au Palais des arts.

Hervé fait une performance avec les confettis.

Après le workshop, Socheata réalise des objets avec les confettis, quand Catherine les évoque dans un de ses textes.

George propose un coffre à jouets.

Hsing-Fu a choisi le jouet Tranformers de George, car ce type de jouet lui était interdit enfant. Il a réalisé un moulage d’un membre du corps de chaque membre du groupe dont il a fait un personnage hybride.

Diane, Hervé et Socheata font une performance avec le moulage.

Hsing-Fu fait un dessin du personnage hybride.

Après le workshop, Socheata fait une vidéo d’Adrien en train de monter un Transformers.

Thibault fait une composition avec des jouets sur une chaise renversée.
Il en fait une photo puis une peinture.