Espace contraint / sujet libre - Une image / un son, exposition, PAHLM

Habituée à prendre des photos spontanément, sans préméditation, sans mise en scène depuis une vingtaine d’années, depuis l’arrivée de l’appareil numérique, je ressens quotidiennement ce besoin de capter, de cadrer des réalités, des moments, qu’ils soient à l’atelier, sur le lieu de vie ou dans les lieux « dédiés à l’art ». Comme un autre regard ou un regard porté sur un regard.

Parallèlement, le besoin et la volonté de dessiner plus régulièrement, de croquer les gens qui font ma vie, ceux que j’aime et qui m’entourent, se fait depuis une quinzaine d’années.

Les circonstances du confinement ont déclenché ce besoin de sortir d’une autre manière : dans cette période si particulière où il était impossible de travailler à l’atelier dans les conditions habituelles (solitude, silence, espace, calme, concentration, matériaux) le besoin de peindre, de poser de la couleur est vite revenu, aussi fort et indispensable . Des portraits peints de petit format sont nés de ceux qui sont là avec moi.

Mais la peinture prisonnière d’une photo préserve-t-elle sa réalité?

Qu’est-ce que regarder de la peinture ? La peinture est-elle photographiable ?

Juste regarder. Un tiroir ouvert dans lequel un portrait de jeune fille est posé sur une feuille rayée de lignes, le tout rangé sur d’autres feuilles.

Je ne me rappelle plus si le tiroir s’ouvre ou se ferme. Si nous sommes à l’intérieur ou l’extérieur, si c’est dur ou doux.

Catherine Branger

L’exposition Espace contraint / sujet libre – Une image / un son propose dans sa forme que l’art soit mis à la portée de tous les regards, visible par tous les publics depuis la rue. Durant le confinement, nombre d’artistes ont produit des œuvres singulières qui expriment aussi la résilience de l’art et des artistes. PAHLM a voulu aussi leur rendre hommage.
(…) Les artistes ont proposé ces images, reproductions de dessins, de peintures, de performances, ou photographies, réalisées pendant le confinement. (…) Pour ce projet, Patrice Soletti, musicien, a été invité en résidence pour créer, durant le mois de juin, un objet sonore pour chaque image.

Carl Hurtin, directeur artistique PAHLM