Florilège
2016
Vues de l'exposition Florilège, dans le cadre de Passe à la maison #1, soirée de rencontre entre artistes et publics organisée par le centre d'art La Chapelle Saint Jacques à Saint Gaudens à l'intérieur des espaces domestiques
Pour l’invitation Passe à la maison # 1 du Centre d’art La Chapelle Saint Jacques à Saint Gaudens, Béatrice Utrilla propose de revisiter des images réalisées entre 2011 et 2016. Issues de deux séries La Californie et Par A Dice, ces images articulent de nouvelles correspondances dans le contexte domestique, donnant lieu à des nouveaux paysages d’images.
La programmation pensée par la directrice Valérie Mazouin pour la saison 2015 - 2016 au centre d’art convoque le sentiment amoureux dans toute son amplitude et sa complexité. À cette occasion, Béatrice Utrilla en propose une lecture distanciée et aride, elle montre avec ses images et ses vidéos les facettes floues des collaborations qu’elle entretient depuis de nombreuses années.
Dans deux chambres, elle projette à mur nu au dessus du lit deux vidéos, les textes pour Ce n’est plus réel c’est devenu un souvenir traduisent les effets de la séparation et les joies des futures retrouvailles, dans La voie, les paroles de Béatrice Utrilla et Michel Cloup racontent les sentiments de deux personnages séparés.
Elle est l’amoureuse!
De l’espace au corps, à l’espace des corps, les images révèlent l’impatience des amours, la querelle des cœurs.
Entrer, ne pas entrer. S’inviter enfin!
Les images se peuplent de sons, les fragilités résistent, parent l’autre de son entière distinction.
Béatrice Utrilla regarde prend à part et divulgue l’instant, l’infini de la relation. Bouts de mémoires imprimés, réalités séquencées, elle enregistre, filme, ne s’autorise pas à choisir le mouvement d’une camera ou l’image fixe de l’appareil, elle souhaite juste accompagner le geste, la caresse, s’en saisir et diriger ces hasards. L’amour se casse, se barre et revient inlassablement.
Au bord des images, la violence contraint le réel.
Dans la déliquescence des sentiments, il y a le manque. Belle échappée, souffle court, ne pas s’attacher puis revenir. Elle travaille avec l’autre, se nourrit de l’autre.
Et c’est encore une fois d’amour qu’il est question.
La construction est ici entre fiction et réalité.
Ne jamais cesser de faire dialoguer en nous sagesse et folie.
Edgar Morin, Amour, sagesse, poésie.
Valérie Mazouin, directrice de La Chapelle St Jacques, centre d’art contemporain à Saint Gaudens